Le supra, un aspect important de la culture sociale traditionnelle géorgienne
Niko Pirosmani, Banquet des quatre citadins © Musée National de Géorgie, Musée des Beaux-arts

Un des piliers de la culture sociale traditionnelle géorgienne est le supra. Le supra, qui signifie littéralement « nappe », est un banquet, agrémenté de vins et de mets géorgiens, au cours duquel le tamada - ou toastmaster - célèbre la vie et la mort par des toasts. Entre les toasts, des discours et des chants polyphoniques rythment le déroulement du repas. Un supra répond à un ensemble de règles strictes. Le tamada, qui est désigné par l'hôte ou les invités, est généralement un homme, tandis que les femmes s’occupent du repas. Au cours du repas, il propose différents toasts et invite les convives à lever leur verre ou à réagir au toast en en proposant un à leur tour. Les funérailles sont également suivies de supras. Dans ce contexte, on les appelle kelekhi.

La tradition du supra a inspiré de nombreux artistes géorgiens, dont le peintre Pirosmani, qui en évoque différents aspects dans son œuvre. Europalia georgia abordera le thème du supra lors de plusieurs événements. Dans Supra - A Feast, l'auteur Nino Haratischwili explore la tradition d'un point de vue féminin, en prenant le spectateur à partie : quatre musiciennes géorgiennes et trois actrices se retrouvent autour d'une table, elles mangent, boivent et chantent, racontent des histoires de femmes et remettent en question l’ordre établi. Dans Mastering Ceremonies, Zinaïda Tchelidze réinterprète les codes de ce banquet traditionnel et propose des tâches ludiques, sans objectif prédéterminé, aux maîtres de cérémonie qu’elle y invite. La diversité des voix et les juxtapositions contextuelles donnent un nouveau regard sur la manière dont ces rassemblements et ces cérémonies fonctionnent, s'étendent et évoluent dans ce rituel collaboratif. En transposant les acquis anciens dans un contexte très actuel, une nouvelle approche émerge.

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